
Au soir du réveillon pour la nouvelle année, le Président de la République a annoncé vouloir réformer le système des retraites. Madame la Première Ministre a présenté le 10 janvier le détail du projet de réforme et le but recherché.
Le projet de réforme a pour objectif de repousser l’âge de départ à la retraite à 64 ans et l’allongement de la durée de cotisation à 43 ans.
L’annonce du projet, négocié avec la droite, a immédiatement été rejeté par plus des trois quarts de la population, par tous les syndicats, par l’ensemble des groupes de gauche et écologistes à l’Assemblée nationale et au Sénat et tous les partis politique de gauche.
Malgré une communication omniprésente, la population a bien identifié les mensonges et pris conscience des enjeux d’une telle réforme c’est-à-dire que nous travaillerons plus longtemps, pour des niveaux de retraites plus faibles.
Le report de l’âge légal de départ est une mesure injuste car ce sont les ouvriers, les employés, celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt, qui exercent des métiers pénibles, qui seront les plus touchés. Selon l’INSEE, 25% des salariés les plus pauvres sont déjà décédés à 62 ans et dans le Pas-de-Calais les indicateurs sont encore plus durs.
La Suède a porté l’âge de départ à la retraite à 65 ans, il y a vingt ans. Résultat : En moyenne, ils partent à 62 ans et 72 % des hommes et 92 % des femmes à la retraite ont subi une baisse de leur pension. En France, 33% des 60-62 ans ne sont pas en activité.
Les femmes subiront de plein fouet la réforme du fait qu’elles endurent des carrières hachées et occupent pour beaucoup des emplois à temps partiel. Elles devront travailler bien au-delà de 62 ans pour espérer obtenir une retraite à taux plein.
Il n’y a pas de péril financier pour assurer le versement des pensions. Le Conseil d’Orientation des Retraites révèle un excédent de 3 milliards d’€ en 2022. Il prévoit un déficit transitoire qui peut être aisément comblé en ponctionnant, par exemple sur les 80 milliards d’exonération de cotisations aux entreprises alloués sans contrepartie sociale.
A défaut de 49.3, le gouvernement a délibérément choisi une nouvelle manœuvre pour limiter le débat parlementaire à 50 jours. Il est scandaleux d’user d’une telle manipulation alors qu’il est question d’un texte majeur qui aura des répercussions importantes sur la vie de toutes et tous. Au contraire, il serait légitime de lancer un grand débat national pour débattre de cette question. D’autres propositions existent comme celle que nous portons c’est-à-dire un départ à la retraite à 60 ans, une réelle prise en compte de la pénibilité permettant notamment de trouver une solution pour ceux qui ont commencé à travailler tôt, une juste répartition pour que les classes moyennes et populaires ne soient pas particulièrement impactées. Toutes les propositions seraient mises en débat dans tout le pays et un referendum entérinerait le choix.
Que ce soit dans les grandes ou dans les petites villes, les grèves et les mobilisations sont massives et unitaires. Le message envoyé au gouvernement et au Président est limpide « Nous ne voulons pas de votre réforme ».
Nous demandons au Président de la République d’entendre le message émis par les salariés et de retirer le projet de réforme des retraites.
Jean-Marc TELLIER, président du groupe communiste et républicain
Laurent DUPORGE, Président du groupe socialiste, républicain et citoyen
Mireille HINGREZ-CEREDA, Vice-Présidente du groupe socialiste, républicain et citoyen
Jean-Claude LEROY, Président du Conseil Départemental,
Fatima AIT CHIKHEBBIH, Olivier BARBARIN, Anouk BRETON, Maryse CAUWET, Sébastien CHOCHOIS, Jean-Jacques COTTEL, Jean-Louis COTTIGNY, Valérie CUVILLIER, Alain DE CARRION, Audrey DESMARAI, Jean-Claude DISSAUX, Blandine DRAIN, Jean-Luc DUBAELE, Carole DUBOIS, Philippe DUQUESNOY, Delphine DUWICQUET, Raymond GAQUERE, Karine GAUTHIER, Pierre GEORGET, Séverine GOSSELIN, René HOCQ, Ludovic IDZIAK, Michèle JACQUET, Daniel KRUSZKA, André KUCHCINSKI, François LEMAIRE, Emmanuelle LEVEUGLE, Ludovic LOQUET, Laurence LOUCHAERT, Daniel MACIEJASZ, Caroline MATRAT, Alain MEQUIGNON, Bénédicte MESSEANNE-GROBELNY, Sandra MILLE, Evelyne NACHEL, Brigitte PASSEBOSC, Bertrand PETIT, Benoît ROUSSEL, Véronique THIEBAUT, Françoise VASSEUR, Sophie WAROT-LEMAIRE, Florence WOZNY, Cécile YOSBERGUE.