Le projet de loi relatif à la réforme des retraites vient d’être adopté par le recours à l’article 49.3 de la Constitution. Bien évidemment cet outil constitutionnel est tout à fait légal et plusieurs gouvernements en mal de majorité l’ont auparavant utilisé.
Pour autant, s’agissant d’une réforme majeure pour la population, le droit ne peut suffire si subsiste un problème fondamental d’adhésion. Or ce socle minimal d’adhésion, celui qui fonde notre contrat social, n’existe pas aujourd’hui.
Ce texte n’a pas trouvé de majorité parmi les représentants de la population à l’Assemblée Nationale.
Après des mois d’explication, ce texte fait toujours l’objet d’un rejet unanime de la part de tous les syndicats, ce qui est tout à fait inédit dans l’histoire de la Vème République.
Après neuf journées à l’appel de l’intersyndicale, rarement les manifestations n’ont eu autant de participants dans notre pays et la réforme proposée reste dénoncée par plus de 70% de la population.
Devant le refus d’écouter cette opposition générale, tout aussi légitime qu’un article de la constitution, la colère monte dans notre pays. Cette colère c’est celle du monde du travail qui n’en peut plus, dont les conditions se sont dégradées à coup de management vertical, d’intensifications des taches et de revalorisations salariales insuffisantes.
C’est aussi la colère de la jeunesse. 25% d’entre eux vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté ce qui fait de la tranche d’âge des 18-25 ans la plus pauvre de France. Une jeunesse qui se questionne sur son avenir dans le monde du travail et sur la retraite qu’elle voit s’éloigner.
Cette souffrance, M. le Président de la République a le devoir de l’entendre et un discours sur la valeur travail ne peut suffire. Cette réforme dynamite notre contrat social. Elle fait voler en éclats les combats de plusieurs générations qui ont conquis le droit au repos en bonne santé.
Il est encore temps d’éviter le pire et de faire en sorte que le pays retrouve l’apaisement. En ne promulguant pas la réforme, en la retirant ou en soumettant le choix au peuple souverain par referendum. Voilà ce que nous demandons solennellement, conscients de l’état extrêmement préoccupant dans lequel se trouve notre République.
Jean-Claude LEROY, Président du Conseil Départemental,
Laurent DUPORGE, Président du groupe socialiste, républicain et citoyen
Mireille HINGREZ-CEREDA, Vice-Présidente du groupe socialiste, républicain et citoyen
Jean-Marc TELLIER, président du groupe communiste et républicain, député du Pas-de-Calais
Bertrand PETIT, conseiller départemental, député du Pas-de-Calais
Fatima AIT CHIKHEBBIH, Olivier BARBARIN, Anouk BRETON, Maryse CAUWET, Sébastien CHOCHOIS, Jean-Jacques COTTEL, Jean-Louis COTTIGNY, Valérie CUVILLIER, Alain DE CARRION, Audrey DESMARAI, Jean-Claude DISSAUX, Blandine DRAIN, Jean-Luc DUBAELE, Carole DUBOIS, Philippe DUQUESNOY, Delphine DUWICQUET, Raymond GAQUERE, Karine GAUTHIER, Pierre GEORGET, Séverine GOSSELIN, René HOCQ, Ludovic IDZIAK, Michèle JACQUET, Daniel KRUSZKA, André KUCHCINSKI, François LEMAIRE, Emmanuelle LEVEUGLE, Ludovic LOQUET, Laurence LOUCHAERT, Daniel MACIEJASZ, Caroline MATRAT, Alain MEQUIGNON, Bénédicte MESSEANNE-GROBELNY, Sandra MILLE, Evelyne NACHEL, Brigitte PASSEBOSC, Benoît ROUSSEL, Véronique THIEBAUT, Françoise VASSEUR, Sophie WAROT-LEMAIRE, Florence WOZNY, Cécile YOSBERGUE.