La rentrée dans l’enseignement supérieur a à peine eu lieu et nous sommes déjà interpellés par des familles désemparées par la volonté de leur enfant d’un changement de filière suite à une erreur d’orientation. Ce phénomène ira assurément grandissant durant tout le premier semestre ce qui n’est pas sans conséquence, notamment dans les filières médicales et médicosociales.
Avec la fin, en 2019, du concours d’entrée dans les Instituts de Formation des Soins Infirmiers (IFSI) au profit d’un recrutement par le dispositif unique Parcoursup, la formation d’infirmier est devenue l’une des plus sollicitées par les lycéens. Mais, comme l’a souligné le Président de la République lors de ses vœux aux acteurs de la santé, si 20% de places supplémentaires ont été créées dans les IFSI en 3 ans, au final le nombre d’infirmiers diplômés n’est pas plus important. Une étude de la DRESS indique qu’il a trois fois plus d’abandon lors de la 1ère année de formation qu’il y a 10 ans, ce qui accentue les difficultés dans un secteur déjà en tension, et particulièrement à l’hôpital.
Nous faisons le même constat dans nos structures et celles de nos partenaires du secteur médicosocial et social où le manque de travailleurs sociaux, qu’il s’agisse d’éducateurs spécialisés, encadrants techniques ou d’assistants de service social, devient particulièrement problématique. Là aussi le recrutement via Parcoursup d’étudiants plus jeunes et moins préparés aux spécificités du secteur qu’auparavant, avec des démissions plus nombreuses, est un élément à prendre en considération.
La sélection par Parcoursup a apporté des évolutions telles qu’une plus grande visibilité pour ces écoles et instituts de formation, une base de recrutement plus large et la fin de l’obligation pour les familles de payer à chaque dossier de candidature déposé. Mais le problème d’erreurs d’orientation demeure et s’accentue.
Aussi la mise œuvre d’un véritable accompagnement des jeunes et des familles à Parcoursup nous paraît indispensable. Une meilleure information sur les métiers et un accompagnement adapté à chaque étape pourraient permettre de limiter les erreurs d’orientation. Par ailleurs, cela permettrait aussi aux familles de résister à la communication de certains établissements privés dans et hors Parcoursup, qui surfent sur l’angoisse des parents pour des formations souvent très onéreuses et pas toujours à la hauteur des attentes.
Mireille HINGREZ-CEREDA, Présidente du groupe socialiste, républicain et citoyen
André KUCHCINSKI, Vice-Président du groupe socialiste, républicain et citoyen
Jean-Claude LEROY, Président du Conseil Départemental,
Emmanuelle LEVEUGLE, Maryse CAUWET, Karine GAUTHIER,
Fatima AIT CHIKHEBBIH, Olivier BARBARIN, Sébastien CHOCHOIS, Jean-Jacques COTTEL, Jean-Louis COTTIGNY, Alain DE CARRION, Jean-Claude DISSAUX, Blandine DRAIN, Jean-Luc DUBAELE, Philippe DUQUESNOY, Laurent DUPORGE, Delphine DUWICQUET, Raymond GAQUERE, Pierre GEORGET, Séverine GOSSELIN, Ludovic IDZIAK, Daniel KRUSZKA, François LEMAIRE, Ludovic LOQUET, Daniel MACIEJASZ, Caroline MATRAT, Alain MEQUIGNON, Bénédicte MESSEANNE-GROBELNY, Sandra MILLE, Evelyne NACHEL, Bertrand PETIT, Benoît ROUSSEL, Véronique THIEBAUT, Françoise VASSEUR, Sophie WAROT-LEMAIRE, Florence WOZNY, Cécile YOSBERGUE.