La question de la prise en charge psychologique, celle du mal être, notamment chez les jeunes, et de la psychiatrie sont rarement évoquées alors que les indicateurs se sont dégradés, particulièrement depuis la période du Covid.
Si les besoins sont grandissant, les moyens sont eux en constante diminution ce qui pose de véritables problèmes dans notre département.
Le nombre de lits en soins psychiatriques est en moyenne en France de 137 pour 100 000 habitants mais il n’est que de 127 dans le Pas-de-Calais alors que la situation sanitaire et sociale est particulièrement difficile.
Les responsables d’Unités de santé mentale et d’addictologie ne cessent de déplorer le nombre de postes vacants dans leur service pouvant aller jusqu’à 50%, comme c’est le cas à Calais.
Depuis le 17 mai le personnel du service de pédopsychiatrique de l’hôpital de Lens est en grève faute de moyens suffisants pour travailler ; L’effectif médical devrait être de 8 soignants pour accompagner les 2 400 adolescents et familles suivies ; Ils ne sont qu’1,6 Equivalent Temps Plein, comme l’a récemment relaté le journal La Voix du Nord. Dans le département, les délais de prise en soin par un psychologue en Centre Médico-Psychologique peuvent aller jusqu’à 12 mois… Si l’hôpital public est épuisé c’est aussi le cas de la psychiatrie.
En 20 ans, 20% des lits en psychiatrie ont été fermés ce qui n’est pas sans conséquence pour les établissements médicosociaux, du champ du handicap en particulier, qui doivent de fait accueillir des résidents inadaptés à leur structure. Cela les met en grande difficulté dans leur fonctionnement. De même, la dégradation de la prise en charge des soins en santé mentale en milieu ouvert complique considérablement l’intervention à domicile sur le champ social.
Au final, nous arrivons à des situations inextricables où des personnes souffrant de troubles psychologiques ne se voient pas offrir de solution d’accueil adaptée et vivent à domicile sans véritable suivi médical spécialisé, au désespoir de familles désemparées.
Lors du dernier Conseil Départemental, les élus du Groupe Socialiste, Républicain et Citoyen ont officiellement saisi le gouvernement sur ce problème qui nous concerne tous. Il est grand temps d’agir !
Mireille HINGREZ-CEREDA, Présidente du Groupe Socialiste, Républicain et Citoyen.