Le 31 juillet, la direction de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) a annoncé aux organisations syndicales un plan d’économie entre 1,6 à 1,8 million euros imputé sur le budget de recrutement des agents contractuels soient près de 300 postes mis en péril dans les directions territoriales. Il s’agit de contrats d’éducateurs, de psychologues et d’assistants sociaux, professionnels engagés dans l’accompagnement au quotidien des jeunes en difficulté.
Cette décision, prise sous la contrainte budgétaire, n’est pas sans conséquence puisque les professionnels de la PJJ travaillent avec des publics en grande précarité, en grande difficultés, parfois même abandonnés. Environ 130.000 mineurs sont pris en charge par la PJJ et, sans elle, des dizaines de milliers d’enfants isolés seraient livrés à eux-mêmes ou iraient directement en détention sans aucun suivi.
L’objectif de la PJJ est et doit rester l’insertion et l’éducation des mineurs en conflit avec la loi mais aussi la protection des mineurs en danger.
A cet égard, la PJJ est un maillon essentiel de l’accompagnement des jeunes auquel les services de l’Aide Sociale à l’Enfance du Département ne peuvent se substituer. En effet, l’accompagnement des mineurs confrontés à des difficultés familiales ou éducatives n’est efficace que s’il engage et mobilise différentes compétences et différentes institutions des secteurs de la santé, de l’éducation, du social, de la justice et plus largement l’ensemble des acteurs qui interviennent auprès des enfants et des familles.
Dans de nombreux cas, une intervention de la PJJ aux côtés des services du Département est nécessaire pour répondre à des actes délictueux. Pour les situations les plus graves, un accueil dans une structure de la PJJ est indispensable pour donner du sens à la sanction et poser un cadre aux mineurs quand l’Aide Sociale à l’Enfance n’est pas la mieux placer pour y répondre.
La justice est déjà confrontée à des délais déjà trop longs dans la prise en charge des jeunes en établissement. Or, le surcroit d’activité, lié à ces pertes de moyens, va dégrader encore plus la situation. Ce risque d’aggravation dans la prise en charge des jeunes mineurs peut aussi avoir pour conséquence un maintien dans des structures de l’ASE pourtant inadaptées.
Face à cette situation, nous appelons le Ministère de la Justice à assurer les moyens humains nécessaires pour répondre aux besoins croissants des jeunes les plus vulnérables, qu’ils soient pris en charge au civil comme au pénal, par le secteur public ou par le secteur associatif.
La protection judiciaire de la jeunesse doit avoir les moyens financiers, humains et matériels pour assurer sa mission de service public éducatif.
Nous demandons la pérennisation des postes contractuels de la protection judiciaire de la jeunesse avec un réel plan de titularisation et de recrutement des postes vacants. Les postes actuellement vacants doivent être pourvus par des professionnels formés.
Mireille HINGREZ-CEREDA, Présidente du groupe socialiste, républicain et citoyen
Jean-Marc TELLIER, président du groupe communiste et républicain, député du Pas-de-Calais
Jean-Claude LEROY, Président du Conseil Départemental,
Fatima AIT CHIKHEBBIH, Olivier BARBARIN, Anouk BRETON, Maryse CAUWET, Sébastien CHOCHOIS, Jean-Jacques COTTEL, Jean-Louis COTTIGNY, Valérie CUVILLIER, Alain DE CARRION, Audrey DESMARAI, Jean-Claude DISSAUX, Blandine DRAIN, Jean-Luc DUBAELE, Carole DUBOIS, Laurent DUPORGE, Philippe DUQUESNOY, Delphine DUWICQUET, Raymond GAQUERE, Karine GAUTHIER, Pierre GEORGET, Séverine GOSSELIN, René HOCQ, Ludovic IDZIAK, Michèle JACQUET, Daniel KRUSZKA, André KUCHCINSKI, François LEMAIRE, Emmanuelle LEVEUGLE, Ludovic LOQUET, Laurence LOUCHAERT, Daniel MACIEJASZ, Caroline MATRAT, Alain MEQUIGNON, Bénédicte MESSEANNE-GROBELNY, Sandra MILLE, Evelyne NACHEL, Brigitte PASSEBOSC, Bertrand PETIT, Benoît ROUSSEL, Véronique THIEBAUT, Françoise VASSEUR, Sophie WAROT-LEMAIRE, Florence WOZNY, Cécile YOSBERGUE.