Voeu sur le statut des AESH

Publié le 27 janvier 2025


L’inclusion scolaire vise à assurer une scolarisation de qualité à tous les élèves par la prise en compte de leurs singularités et de leurs besoins éducatifs particuliers. Depuis la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées du 11 février 2005, la scolarisation des élèves en situation de handicap dans le milieu scolaire ordinaire constitue en France un principe de droit.

Les effectifs d’élèves en situation de handicap en milieu scolaire ont plus que triplé, passant de 155 361 élèves à la rentrée 2006 à 490 000 en 2024.

Les Accompagnants des Elèves en Situation de Handicap (AESH) jouent un rôle central dans le fonctionnement de notre système éducatif et rendent possible par leur action au quotidien l’inclusion et l’accès à l’éducation.

Tous les ans des milliers d’enfants en situation de handicap retrouvent à la rentrée sans solution de scolarisation adaptée. Le parcours des élèves et des familles reste complexe et semé d’embuches relevant parfois d’un parcours du combattant.

Dans le cadre du Projet de Loi de Finance 2025, 2 000 ETP supplémentaires d’accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) pourraient être recrutés à la rentrée scolaire prochaine. Nous tenons à saluer cette mesure particulièrement attendue dans les écoles du Pas-de-Calais.

Reste que ces professionnels, pour la plupart des femmes, sont confrontés à des conditions de travail qui se dégradent avec des salaires insuffisants et par l’absence de statut protecteur. Dans les faits, la grande majorité des AESH se voient proposer un contrat de 24 heures/semaine, correspondant à la durée de la scolarisation d’un élève en maternelle et primaire. Ce temps de travail équivaut à 60 % d’un temps plein et, dès lors, à une rémunération proportionnelle, soit l’équivalent d’à peu près 800 €/mois, en deçà du seuil de pauvreté, selon le dernier rapport du Défenseur des Droits.

Aussi, il nous paraît impératif de saisir cette opportunité pour améliorer les conditions de travail des accompagnements des élèves en situation de handicap et engager un processus permettant de sortir les AESH de la précarité.

Cela passe par :

-la création d’un véritable statut de la Fonction publique d’Etat, catégorie B pour reconnaitre le métier d’AESH et la revalorisation de l’indemnité de fonction ;

-le renforcement des dispositifs de formation initiale et continue en direction des AESH et d’en assurer l’effectivité sur des temps dédiés, hors du temps d’accompagnement des élèves ;

-la garantie de pouvoir travailler à temps complet sur la base d’un accompagnement élève à 24 heures par semaine.

Les élus du Groupe Socialiste, Républicain et Citoyen du Pas-de-Calais demandent donc au Gouvernement d’engager de profonds changements pour l’accès des élèves en situation de handicap à une scolarisation adaptée, sur la base de l’égalité des chances, et rappelons que la question de l’accompagnement humain doit être appréhendée, plus largement, à travers l’existence d’une école réellement inclusive.

Mireille Hingrez-Céréda, Présidente du groupe socialiste, républicain et citoyen

André Kuchcinski – Conseiller départemental, Vice-Président du groupe socialiste, républicain et citoyen

Jean-Claude Leroy, Président du Conseil Départemental, Blandine Drain, Karine Gauthier, Fatima AIT CHIKHEBBIH, Olivier Barbarin, Maryse Cauwet, Sébastien Chochois, Jean-Jacques Cottel, Jean-Louis Cottigny, Alain DE CARRION, Jean Claude Dissaux, Jean-Luc DUBAELE, Philippe Duquesnoy, Laurent Duporge, Delphine Duwicquet, Raymond GAQUERE, Pierre GEORGET, Séverine Gosselin, Ludovic Idziak, Daniel KRUSZKA, François Lemaire, Emmanuelle LEVEUGLE, Ludovic Loquet, Daniel Maciejasz, Caroline Matrat, Alain Méquignon, Bénédicte MESSEANNE-GROBELNY, Sandra MILLE, Evelyne Nachel, Bertrand Petit, Benoît ROUSSEL, Véronique THIEBAUT, Françoise VASSEUR, Sophie Warot, Florence Wozny, Cécile YOSBERGUE.


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